Etudes sur l’effet de l’isolement et l’impact sur la santé
Nombreux sont les articles qui font état de l’isolement des personnes âgées et dépendantes en France. Les instances publiques en ont pris conscience depuis longtemps.
Lors des périodes de canicule en France, les pouvoirs publics ont mesuré l’isolement des personnes âgées qui ont été les premières victimes (13 000 décès en 2003)
Ce fléau s’est accentué avec la crise du COVID.
Lutter contre l’isolement des aînés : une nécessité pour améliorer leur place dans la société MAI 2021 …
« Au quotidien, près de 40 % des plus de 75 ans n’ont personne à qui parler de sujets personnels. Se sentir écouté est pourtant essentiel pour briser le sentiment de solitude. »
Selon une étude américaine, publiée en aout 2022 dans le Journal of the American Heart Association il est démontré que le sentiment de solitude et l’isolement social ont des effets néfastes sur la santé cardiaque et cérébrale.
«530 000 personnes âgées en situation de mort sociale en 2021 alors qu’elles étaient 300 000 en 2017.
2 millions d’aînés isolés des cercles familiaux et amicaux en 2021, ils étaient 900 000 en 2017.
Cette aggravation significative de l’isolement social en quatre ans, avec certains indicateurs qui vont jusqu’à doubler, est alarmante »
Selon une étude publiée dans la revue médicale JAMA Psychiatry et réalisée sur 240 participants âgés de 27 à 101 ans.
« Discuter avec quelqu’un au téléphone, pendant dix minutes et plusieurs fois par semaine, peut diminuer le sentiment de solitude. »
La différence entre solitude et isolement social :
La solitude est une émotion : on peut être entouré, mais tout de même se sentir seul.
L’isolement social est caractérisé par l’absence d’interactions sociales régulières.
La solitude, dangereuse pour la santé ?
D’après une étude dirigée par John Cacioppo, psychologue de l’université de Chicago, la solitude serait néfaste pour la santé et augmenterait le risque de mortalité prématurée de 14%
Cette enquête se concentre sur les effets physiologiques et non psychologiques de l’isolement social, montrant ainsi que les personnes souffrant de solitude auraient tendance à tomber plus facilement malades que les autres.
À travers une étude menée sur des macaques, les chercheurs ont montré que chez les animaux qui se sentent seuls, les gènes des cellules immunitaires qui protègent l’organisme des bactéries et des virus s’expriment moins. Au contraire, les gènes responsables des inflammations, eux, s’exprimeraient davantage. Même constat pour les singes seuls atteints du VIH, chez qui la maladie progresserait plus rapidement.
Source :
Capitanio JP, Hawkley LC, Cole SW, Cacioppo JT (2014) Une taxonomie comportementale de la solitude chez les humains et les singes rhésus ( Macaca mulatta ). PLoS ONE 9(10) : e110307.
« Le but de la solitude est comme le but de la faim », a déclaré Cacioppo dans une interview en 2017 avec The Atlantic. « La faim prend soin de votre corps physique. La solitude prend soin de votre corps social, dont vous avez également besoin pour survivre et prospérer. Nous sommes une espèce sociale.
Cacioppo était membre de l’Académie américaine des arts et des sciences, a siégé à de nombreux comités consultatifs ; Au cours d’une carrière célèbre, John Cacioppo a fait plusieurs percées et est l’auteur de plus de 500 articles et livres, dont Loneliness: Human Nature and the Need for Social Connections (2008).